Page:L’Art priapique, parodie des deux premiers chants de l’art poétique, 1864.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
L’ART POÉTIQUE.

Inspirer quelquefois une muse grossière,
Et fournir, sans génie, un couplet à Linière.
Mais pour un vain bonheur qui vous a fait rimer,
Gardez qu’un sot orgueil ne vous vienne enfumer.
Souvent l’auteur altier de quelque chansonnette
Au même instant prend droit de se croire poëte :
Il ne dormira plus qu’il n’ait fait un sonnet ;
Il met tous les matins six impromptus au net ;
Encore est-ce un miracle, en ses vagues furies,
Si bientôt, imprimant ses sottes rêveries,
Il ne se fait graver au devant du recueil,
Couronné de lauriers, par la main de Nanteuil.