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L’ART PRIAPIQUE.

Un autre de dom Bougre affiche les maximes ;
Tel dans le farfouillage a des plaisirs sublimes ;
De l’aisselle aux tetons tel, vaguant tour à tour,
Y répand à grands flots la rosée d’amour.
Pour chanter des plaisirs qu’on aime et qu’on admire,
Des paillards de tout tems eurent le goût d’écrire.
Petrone dans ce genre étala son savoir :
Des débauchés romains son livre est le miroir ;
Filles, femmes, garçons, il met tout à l’enchère,
Enjambe le goujat sur la princesse altière.
L’Aretin à nos yeux dessina gravement
Tous les moyens de foutre et chaque mouvement ;
Son esprit inventif enrichit la nature ;
Chacun en le lisant se branla sans mesure.
Chaque fille imita ces exemples pressans,
Et cet ouvrage heureux incendia les sens.
Un anonyme ardent, sorti de cette école,
Poussa jusqu’à l’excès sa fougueuse hyperbole.
Son ouvrage, parfois manquant de vérités,
Étincelle pourtant de sublimes beautés.
Il osa de nos jours, sur la scène étonnée,
Nous montrer de Titus la maîtresse enconnée ;
Il peignit au bordel de jeunes sénateurs
Sous le déguisement faisant les riboteurs.
Bientôt, poussant à bout la luxure latine,
Aux portefaix de Rome il livra Messaline :