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L’ART PRIAPIQUE.

Le robin à son tour brûla de s’y livrer,
Et bientôt pour un con nul n’osa soupirer,
On vit les bourgeois même, à la motte infidèles,
Préférer le derrière au devant de leurs belles.
Chaque objet eut dès lors deux visages divers ;
Encore aimait-on mieux le visage à l’envers :
L’avocat à ces goûts rendit son clerc facile,
Le marchand son commis, le tuteur son pupille.
La nature outragée enfin ouvrit les yeux,
Et proscrivant partout cet excès odieux,
Pour le peuple surtout le déclarant infâme,
Fit bientôt recouvrer tous ses droits à la femme,
Permettant seulement aux fantasques ribauds
De faire à leurs catins parfois tourner le dos.
En général ainsi les désordres cessèrent.
Toutefois, à la cour les bardaches restèrent,
Pour l’usage honteux de quelques débauchés,
Sur ces gars avilis obstinément huchés.
Passe donc, mes amis, qu’une volage pine
Sur un cul féminin batifole et badine,
Et dans ce défilé tente un pénible accès,
Mais sur ce point encore évitez tout excès,
Et n’allez pas toujours, d’emblée ou de bricole,
Sur le revers d’un con faire la cabriole.
De penchants et de goûts quelle diversité !
De mettre cinq contre un l’un fait sa volupté ;