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L’ART PRIAPIQUE.

Avec moins de hauteur, aux bords du Simoïs,
Junon aurait soumis sa charnière à Pâris.
Tantôt, comme une abeille ardente à son ouvrage,
Elle veut des enfans avoir le pucelage ;
Et ne rêvant jamais que luxure et coït,
Ardente elle reçoit l’écolier dans son lit,
Qui mollement résiste et, sottement jocrisse,
S’il n’est déculotté, refuse le service.
Elle paraît mouvoir le croupion au hasard,
Mais tous ses mouvemens sont un effet de l’art.
Loin ces hommes craintifs, d’un esprit flegmatique,
Qui gardent en amour un ordre méthodique ;
Mesurés, progressifs dans leurs patinemens,
Vers le plaisir de foutre ils marchent à pas lents.
En voyant les attraits d’une fillette nue,
Ils n’osent point encor perdre leur vit de vue.
Entre les froides mains de ces plats sigisbé
Un conin chaleureux certes est mal tombé !
Priape de son feu leur fut toujours avare.
On dit à ce propos qu’un jour ce dieu bisarre,
Voulant pousser à bout tous les fouteurs français,
Et de l’art érotique avancer les progrès,
D’abord, pour ajuster les choses à merveille,
Voulut un vit, un con de mesure pareille,
Et qu’ensuite, six coups francs et bien avérés
Fussent, sans débrider, artistement tirés.