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L’ART PRIAPIQUE.

Mais se vautrant sur elle un ribaud quelquefois,
Par trop d’ardeur débande en se mordant les doigts,
Et follement hardi, dans sa fougue indiscrète,
Il croit du premier coup enconner la poulette ;
Ensuite il lâche prise après quelques assauts :
le beau sexe à jamais fuit de tels étourneaux.
Au contraire, cet autre, échappé du village,
De son engin tout neuf semble ignorer l’usage.
Captif dans sa culotte et privé d’agrément,
Son vit baise sa cuisse, y rampe tristement.
On dirait qu’un tendron sur ses couilles rustiques
Doit faire sur-le-champ jouer ses doigts pudiques,
Et prier humblement ce ridicule oison
De loi laisser tirer sa pine de prison.
Entre ces deux excès la route est difficile :
Suivez, pour la trouver, et Phrosine et Lucile ;
Que leurs jolis tétons, par l’amour contournés,
Ne quittent pas vos mains, jour et nuit patinés.
Fillettes et garçons, elles vont vous apprendre
Comment pour bien jouer vous devez vous y prendre ;
Comment la jeune Aminte avec ses doigts légers
Doit au combat d’amour animer ses bergers,
Leur faire du plaisir sentir la douce amorce,
À leur vit languissant redonner de la force,
Et par son art la même obtiendra quelquefois
L’honneur d’avoir le vit d’un consul dans les doigts :