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L’ART PRIAPIQUE.

Bientôt il l’abandonne, et, content de sa ruse,
S’en va chercher ailleurs quelque autre qui l’abuse.
S’il est pour certains cons des vits complimenteurs,
Il est pour certains vits des cons adulateurs ;
Et, sans ceux que fournit la ville et la province,
Il en est à la cour pour le duc, pour le prince.
Ce sont de bons payeurs qui tiennent en tout tems,
Même en les foutant mal, les vagins très-contens.
Un vit de financier, trêve de la satyre,
Est toujours un vit d’or qu’on aime et qu’on admire.



CHANT II.



Telle que dans les bois une tendre fauvette
De fleurs ne pare point son plumage et sa tête,
Et, pour amadouer les oiseaux ses amans,
Ne fait point la coquette au retour du printems,
Ainsi, sans employer un manége inutile,
Aux charmes de l’amour doit céder la pupille.
Son ton simple et naïf n’a rien d’astucieux,
Tout ce qu’elle a d’appas elle l’offre à vos yeux ;
Il faut que sa douceur flatte, chatouille, éveille,
Fasse bondir le vit qui languit et sommeille ;