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L’ART PRIAPIQUE.

Besognez longuement, et sans perdre courage,
Après l’avoir fini reprenez votre ouvrage.
Caressez votre belle et la recaressez ;
Après six coups pourtant posez-vous, c’est assez.
Dans le cœur d’un tendron quand les désirs fourmillent,
De l’amour dans ses yeux quand les flammes pétillent,
Il faut, sans consulter ni le tems ni le lieu,
Du doux sentier d’amour enfiler le milieu ;
Qu’entr’elles sur-le-champ les pièces assorties
Ne fassent qu’un seul tout de diverses parties,
Et que jamais d’un con votre vit s’écartant,
N’aille chez le voisin s’héberger en sortant.
Craignez-vous pour vos goûts la censure publique ?
Soyez-vous à vous-même un sévère critique :
Fatuité toujours est prête à s’admirer.
Recherchez des tendrons prompts à vous censurer ;
Qu’ils soient auprès de vous toujours vrais et sincères,
Et de tous vos défauts les zélés adversaires.
Près d’eux ne prenez pas un ton de grand fouteur,
Mais sachez discerner un langage flatteur :
Telle semble applaudir qui vous raille et vous joue.
Aimez qu’on vous conseille, et non pas qu’on vous loue.
La catin aussitôt cherche à se récrier,
Et chaque coup de cul la fait extasier.
Poussez ferme, jamais votre vit ne la blesse ;
Son con s’ouvre de joie et pleure de tendresse.