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III
PRÉFACE.

machines modernes qui ne sont pas d’une plus grande utilité.

Eh bien ! cet Ézéchiel se servait du mot propre : voyez notamment son intéressant chapitre 23. Homère depuis et Juvénal, Properce et Tibulle, l’amant de Livie et le caustique Martial, l’auteur anonyme de l’épigramme contre Fulvie, épouse d’Antoine, le philosophe Horace et le sublime Dante, l’original Arioste et le Tasse, J.-B. Rousseau, Piron, Régnier, Voltaire, tous ces grands hommes ont constamment pensé que les périphrases relâchaient le style, qu’il était absurde de s’effaroucher du mot quand on aimait tant la chose : ils ont tous suivi la méthode que j’adopte.

Il m’a paru d’ailleurs qu’une foule de gens préféraient la lecture d’Aloysia ou de la Comtesse d’Olonne à celle de l’Art poétique. Ce n’est, hélas ! que parce qu’ils ne voient dans ce dernier ouvrage que des préceptes de poésie. Rabelais, pour ces gens-là, n’est qu’un conteur extravagant, Apulée qu’un fabuliste. Les malheureux ! le sens apparent de Boileau, le seul que découvre leur esprit obtus, sert d’enveloppe à un sens bien autre-