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90 L’ALCORAN.  

il t’a enſeigné ce que tu ne ſçavois pas, & ſa grace eſt ſur toy eminemment : Il n’y a point de bien en la multiplicité de leurs ſecrets ny de leurs diſcours, excepté en ceux qui commandent les aumoſnes, l’honneſteté, & la paix entre le peuple, avec deſir de plaire à Dieu, ils recevront de ſa divine Majeſté une grande recompenſes. Celuy qui contredira au Prophete apres avoir eu cognoiſſance du droict chemin, & qui ſuivra autre ſentier que celuy des vrays- croyans, retournera en ſon impieté, je le feray brûler dedans le feu d’Enfer où eſt l’habitation des impies. Dieu ne pardonne pas à ceux qui diſent qui a des compagnons hors cela, il pardonne toute choſe à qui bon luy ſemble, celuy qui dit que Dieu à un compagnon ſe fourvoye grandement, & s’éloigne de la verité. S’ils invoquent autre que Dieu ils n’invoquent que les Idoles, le Diable obſtiné & maudit de Dieu, lors qu’il luy à dit, Tu ne me veux point donner le pouvoir ſur ceux qui t’adorent, mais je les dévoyray du droict chemin, je prolongeray leur mauvaiſe vie pour retarder leur converſion, je leur feray coupper les oreilles aux animaux[1], je les feray porter envie à tes creatures ; celuy qui demande ſecours au Diable eſt dans une perdition manifeſte, il promettra. une longue vie aux hommes, & retardera leur penitance, mais il ne leur promet qu’une vaine gloire, l’Enfer eſt la demeure de telles gens, dont ils ne trouveront point d’iſſuë, ceux qui croiront en

  1. Les anciens arabes couppoient l’oreille à quelque animal & luy donnoit liberté au travers des champs, pour expiation de leurs pechez. Voy Kitab el tenoir. Voy Gelaldin.