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66 L’ALCORAN.  

& vous a fait recognoiſtre voſtre faute avec mille peines, ne vous affligez pas de la perte du butin qui vous eſt eſchapé²au jour de la victoir, ny du mal qui vous eſt arrivé lors que vous avez eſté vaincus, Dieu ſçait tout ce que vous faites ; apres voſtre travail il vous a envoyé un grand repos, une partie d’entre vous a ſommeillé en ſureté, & l’autre partie s’eſt laiſſée emportez par ſe volontez, ils ont eu des pensées de Dieu contraires à la verité, pensées des ignorans, qui diſent, Avons-nous veu quelque choſe du ſecours que Dieu nous a promis ; dis leur, toute choſe procede de Dieu : il cachent en leur ame ce qu’ils ne manifeſtent pas, & diſent, ſi nous euſſions eſté libres de nos volontez, nous n’aurions pas eſtés tuez, dis leur, encore que vous fuſſiez demeurez dans vos maiſons, & dans vos licts, la mort auraoit pris pris ceux qui eſtoient arrivez à l’heure de leur deſtin, Dieu esprouve ce qui eſt dans vos cœurs, &ſçait ce que vous avez dans l’ame : certainement le Diable a ſeduit ceux qui ont fuy lors que les deux armées eſtoient en bataille, & à cauſe de quelque peché qu’il auroient commis, neantmoins Dieu leur a pardonné, il eſt clement & miſericordieux à ſon peuple O vous qui croyez, ne ſoyez pas comme les infidèles, qui ont dit parlant de leurs freres qui ont eſtés tuez à l’armée, que s’ils fuſſent demeurez en leurs maiſons ils ne ſeroient pas morts, Dieu met ce regret en leur cœur à cauſe de leur impieté, il donne la vie & la mort, & void tout