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  DE MAHOMET. 61

gnez au peuple fidelle, lors qu’ils ſont retournez en la colere de Dieu, ils ont eſté battus de la pauvreté, parce qu’ils ne croyent pas en la parore de ſa divine Majeſté, qu’ils tuoient les Prophetes ſans raiſon, & qu’ils deſobeiſſoient à ſes commandemens. Ceux qui ont cy-devant eu cognoiſſance de la loy eſcrite ne ſont pas tous ſemblables, il y a des perſonnes entr’eux qui perſeverent en l’obeïſſance, ils meditent la nuit les miracles de Dieu, ils l’adorent, & croyent en ſa divine Majeſté, & au jour du Jugement, ils preſchent l’honneſteté, ils deffendent de faire les choſes qui ſont deſonneſtes, & s’adonnent aux bonnes œuvres, certainement ils ſont des gens de bien. Ne cachez pas les bonnes œuvres que vous ferez, Dieu cognoiſt ceux qui ont ſa crainte devant les yeux. Les richeſſes & les enfans ſeront inutiles aux infidelles auprés de Dieu, ils demeureront eternellement dedans le feu d’Enfer, les aumoſnes qu’ils font en ce monde ſont ſemblables au vent grandement chaud ou extremément froid qui eſt arrivé au labourage de ceux qui ont fait tord à leurs ames, & l’a tout ruiné, Dieu ne leur à point fait d’injuſtice, ils ſe ſont fait tort à eux-meſme par leurs pechez. O vous qui croyez en Dieu, n’eſtimez perſonne eſtre eſleuë de Dieu qu’elle ne ſoit de voſtre Religion, les deſordres, la haine a paru en leur bouche, & celle que leur eſtomach couve eſt encore plus grande, nous vous avons enſeignés les commandemens de