Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
  DE MAHOMET. 45

bien d’attendre leur commodité, ſi vous leur faites quelque aumoſne, vous ferez bien ; Craignez le jour que vous retournerez tous devant Dieu, & que chacun ſera payé ſans injuſtice de ce qu’il aura gagné. O vous qui croyez en Dieu, lors que vous vous chargerez de quelque debte, faites-en dreſſer un acte, le Notaire efcrira le contract entre vous conforme à la juſtice, & ne refuſera pas d’eſcrire comme Dieu luy a enſeigué, mais le debiteur ſatisſera entierement à ce qu’il devra, & aura la crainte de ſon Seigneur devant les yeux : Si celuy qui eſt debiteur eſt fol ou malade, & n’y peut pas ſatisfaire luy-meſme, ſon tuteur ou celuy qui aura ſoin de ſes aſſaires y ſatisfera pour luy ; Apellez deux teſmoins avec vous ; ſi vous ne pouvez trouver deux hommes, un ſuffira avec deux femmes, deſquelles le teſmoignage vous ſera agreable, ſi l’une manque à ſon devoir, l’autre l’en ſera reſſouvenir, les teſmoins ne refuſeront & pas leur teſmoignage, encor qu’ils ſoient apellez en plus grand nombre ; ne faites pas difficulté d’eſcrire voſtre teſmoignage, ſoit qu’i1 s’agiſſe de peu ou de beaucoup ; & limitez le temps auquel le payement doit eſtre fait, telles eſcritures ſont juſtes devant Dieu, donnent plus de force au. témoiſgnage, & ſont à propos pour empeſcher que vous ne vous plaigniez les uns des autres ; Si voſtre marchandiſe eſt preſente. vous la prendrez entre vous à l’heure meſme, alors vous ne pecherez pas de ne point faire d’eſcriture ou de contract. Appel-