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360 L’ALCORAN.  

de David, & a dit au peuple, nous ſçavons le langage des oyſeaux, nous ſçavons tout ce qu’on peut ſçavoir, c’eſt une tres-grande grace. L’armée de Salomon ſ’eſt un jour aſſemblée auprés de luy, compoſée d’hommes, de Demons & d’oyſeaux, il l’a conduit à la valée des fourmis, une fourmy, leur Reine a crié. O fourmis entrez dans vos maiſons afin que Salomon & ſes troupes ne vous foulent aux pieds ſans le cognoiſtre, Salomon entendant ces paroles demeura quelque temps ſans parler, & à la fin il ſe prit a rire, & dit, Seigneur ſois en mon ayde, afin que je te remercie de tes bien-faicts, & des graces que tu as données à mon pere, ſi je fais bien, tu l’auras agreable, mets-moy par ta miſericorde au nombre de ceux qui exaltent ta gloire ; Il demanda la uppe, & dit, pourquoy ne voids-je pas la uppe ? elle eſt au nombre des abſents ? je la chaſtieray, & la feray mourir ſi elle n’a une excuſe legitime ; peu de temps apres elle ſ’humilia devant Salomon, qui luy demanda d’où elle venoit, elle reſpondit, je viens de voir ce que tu ne voids pas, je viens du Royaume de Saba, d’où je t’apporte des nouvelles aſſurées ; J’ay trouvé une femme leur Reyne qui a tour ce qui eſt neceſſaire à un Roy, elle à un grand & magnifique troſne, je l’ay trouvée elle & ſes ſubjets qui adoroient le Soleil, le Diable leur faiſoit trouver leur action agreable, il les a devoyez du droict chemin, & ſeront devoyez juſques à ce qu’ils adorent un ſeul Dieu qui envoye la pluye du Ciel, & qui fait produire à la terre ſes plantes & ſes fruicts, qui ſçait tout ce qui eſt