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  DE MAHOMET. 219

nous ſemblera & tu n’és pas d’aſſez bonne humeur pour eſtre noſtre directeur. Il a dit, ô peuple, ne voyez vous pas que Dieu m’a enſeigné ce que je vous preſche ? il m’a donné du bien pour ſubſiſter, je ne vous contrediray en rien qu’en ce qui vous a eſté deffendu, je ne veux rien faire qui ſoit raiſonnable, & conforme à la juſtice le plus que je pourray, tout mon appuy eſt en Dieu, je me ſuis reſigné à la volonté de ſa divine Majeſté devant laquelle je dois un jour paroiſtre. O peuple, prenez garde que vous ne ſoiez criminels ſi vous quittez la compagnie des gens de bien, & qu’il ne vous arrive ce qui eſt arrivé à ceux qui n’ont pas voulu croire Noé, Hod, Salhé, & Loth, la punition de Dieu n’eſt pas eſloignée de vous, demandez luy pardon, & vous convertiſſez, il eſt miſericordieux & aymable, Ils luy ont dit, ô Chaib, nous ne comprenons pas toutes les choſes que ty dis, nous te voyons entre nous ſans force & ſans pouvoir, ſi tu n’eſtois pas accompagné nous te lapiderions, tu n’auras point de pouvoir ſur nous. Il a dit, ô peuple eſtimez vous plus ma compagnie & la craignez vous plus que Dieu ? Luy avez vous tourné le dos ? Il ſçait tout ce que vous faites, vivez à voſtre mode, je vivray à la mienne, vous cognoiſtrez à l’advenir voſtre erreur, celuy que Dieu chaſtiera demeurera dedans un perpetuel malheur, vous cognoiſtrez bien-toſt qui ſera menteur ou vous ou moy, attendez la fin, je l’attendray avec vous : Lors que nous commandé de