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  DE MAHOMET. 217

point de peur, nous ſommes envoyez vers Loth pour exterminer les habitans de ſa ville, la femme d’Abraham qui eſtoit preſente ſe prit à rire lors qu’ils luy annoncerent la naiſſance d’Iſaac, de Jacob, & de leur poſterité, elle dit, hé Dieu ! feray-je u enfant, moy qui ſuis vieille, & qui ay un mary extremement vieil ? ce ſeroit un miracle ; ils ont reſpondu, vous eſtonnez-vous de la puiſſance de Dieu ? O vous qui eſtes de la famille d’Abraham, Dieu vous a donné ſa benediction, loüange & gloire luy ſont deuës en tous lieux. Lors qu’Abraham fut delivré de ſa peur, & qu’ils luy eurent annoncé la naiſſance de ſes enfans, il diſputa long-temps avec eux touchant les habitans de la ville de Loth, il eſtoit d’une humeur douce, & racontoit ſouvent les loüanges de Dieu. Les Meſſagers luy dirent, ô Abraham mets fin à tes queſtions, l’heure eſt venuë que Dieu a commandé de les exterminer, ils reſſentiront des tourmens ineſvitables. Lors qu’ils ont eſté arrivez en la maiſon de Loth, ils s’eſt affligé de ce qu’il n’eſtoit pas aſſez puiſſant pour les delivrer de l’inſolence du peuple ; il dit, voicy un jour extremement fort à paſſer ; Les habitans de la ville ayant ſçeun leur arrivée, ſont venus chez Loth pour continuer leur ordures ; Loth leur a dit, ô peuple, j’ay deux filles que je vous donneray, craignez Dieu ne m’affligez pas, ne traitez pas mal mes hoſtes, n’y a t’il perſonne entre vous pour vous remonſtrer voſtre faute ? Ils ont reſpondu, tu ſçaiſv bien que nous n’avons pas