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184 L’ALCORAN.  

s’il vous arrive du bien ils en ſont faſchez ; s’il vous arrive du mal ils diſent qu’ils ont bien pris garde à eux & qu’ils avoient preveu, & s’esloignent de vous avec joye ; dis leur, il ne nous eſt arrivé que ce que Dieu avoit ordonné, il eſt noſtre ſeigneur, tous les vray-croyans ſont reſignez à la volonté de ſa divine Majeſté ; dis leur, attendrez-vous que l’une des deux graces vous arrive (ou la victoire, ou le martire[1] ?) nous attendrons juſqu’à ce que Dieu vous chaſtie par nos mains ; attendez, nous attendrons avec vous ; dis leur, dépenſez par force ou par amour pour la gloire de Dieu, vos œuvres ne luy ſeront pas agreables, parce que vous eſtes des infidelles, les aumoſnes que vous ferez ſeront inutiles, par ce que vous ne croyez pas en Dieu ny en ſon Prophete, vous ne loüez Dieu qu’avec negligence, & avec regret de la depenſe que vous faites pour ſon ſervice. Ne t’eſtonne pas de la quantité de leurs treſors, ny du nombre de leurs enfans, Dieu ſe ſervira d’eux pour les punir en ce monde, & les exterminera avec leur impieté. Ils jurent par le nom de Dieu qu’ils ſont des voſtres, & n’en ſont pas, & craignent d’eſtre deſcouverts s’ils rencontrent quelque grotte, quelque caverne, ou quelque maiſon pour ſe cacher ils y accourrent promptement, il y à des perſonnes entr’eux qui diſent que c’eſt choſe honteuſe de faire des aumoſnes, s’ils font des aumoſnes c’eſt avec colere ; s’ils les faiſoient par amour de Dieu & de ſon Prophete ils diroient, Dieu eſt noſtre bienfaicteur, il nous donne-

  1. Voy Gelaldin.