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  DE MAHOMET. 155

ordinaire, Dieu a inſpiré à Moyſe de jetter ſa verge en terre qui a devoré les baſtons des autres, la verité a paru par deſſus le menſonge, & par deſſus la vanité de leurs actions, ils ont eſté vaincus à leur confuſion, ils ont quitté leur magie, & ſe ſont proſternez en terre, proferant ces paroles, Nous croyons au ſeigneur de l’univers, ſeigneur de Moyſe & d’Aaron. Pharaon leur a dit, Vous croyez au Dieu de Moyſe ſans ma permiſſion, c’eſt une tromperie que vous avez controuvée pour chaſſer le peuple de mes eſtats, mais vous cognoiſtrez bien-toſt la punition que je vous donneray, je vous feray coupper les pieds & les mains, ou je vous feray tous crucifier. Ils ont reſpondu, nous ſommes entierement reſignez à la volonté de Dieu, quelle vengeance que tu prenne de nous, tu ne nous empeſcheras pas de croire aux miracles que nous voyons, ny d’obeyr aux commandemens de ſa divine Majeſté, ſeigneur donne nous patience, & nous faits mourir au nombre des vray-croyans : Alors les Docteurs de Pharaon luy ont dit, donne congé à Moyſe & à ſon peuple qu’ils aillent ou bon leur ſemblera ſalir la terre, afin qu’ils te laiſſent en repos avec tes Dieux ; Il a dit, je feray tuer leurs enfans, je feray maltraiter leurs femmes, & leur feray endurer mille tourmens ; Moyſe a dit à ſon peuple. Demandez ſecours à Dieu avec patience & oraiſons, toute la terre eſt à Dieu, il en fait heritier qui bon luy ſemble ; l’autre monde eſt pour les gens de bien. Ils ont dit, ô Moyſe nous avons