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POSTFACE.


Eſt-ce donc là tout l’avantage
Qui flatterait & mes yeux & mon goût ?
Non !… Je voudrais encore davantage,
Je ſerais près du cœur, & le cœur mene à tout.


Une femme charmante, avec laquelle il était à la campagne, lui ayant demandé ſon portrait en vers.


Voici comme il le fit.


Amour, ſois mon Apelle,
Viens guider mon pinceau,
D’Iris dont tu fis le modele
Je dois crayonner le tableau.

Des cheveux cueillis ſur ſa tête
Les graces font des bracelets,
Pour mieux aſſurer ta conquête
Amour treſſes en des filets !

Peins ſa bouche divine,
Son teint de lys, ſon ſourire enchanteur,
Peins ſa taille élégante & fine
Sa voix qui frappe, & l’oreille & le cœur.

Ses yeux où l’eſprit étincelle,
Son front où regne la pudeur,
Et ſa gorge dont la fraîcheur
Égale la roſe nouvelle.

Sur ſes levres eſt la décence,
La modeſtie eſt dans ſon cœur,
Dans ſon ame eſt la bienfaiſance,
L’affabilité, la candeur.