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L’ÉTOURDI.


à leurs charmes, qu’elles ne nous veulent mal de l’inſulte que nous paraiſſons faire à leur vertu.

Mais ſoit que Madame de Nephes empruntât du préjugé ou de l’orgueil, une force factice, ſoit que je n’eus pas encore ſaiſi le moment de la ſéduction, d’abord rien ne fut capable de l’éloigner des principes qu’elle affichait dans le monde.

Comme les deſirs s’accroiſſent à proportion de la gêne qu’ils éprouvent, cette réſiſtance enflamma mon imagination, en me perſuadant que ſi je pouvais vaincre Madame de Nephes, je goûterais des plaiſirs bien au deſſus de tout ce que j’avais juſques ici éprouvé.


LETTRE III.

Il ne faut jurer de rien.


LE haſard qui, ſans doute, voulait plus ſervir mes deſirs que la vertu de Madame de Nephes, me conduiſit chez elle dans un moment où ſon mari était