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ne laissait aucune trace susceptible de se transformer en marmot encombrant ?

Ses sens surexcités éprouvaient le besoin du changement : on ne pouvait se plaindre qu’il en abusât, et dans le cas présent, l’érotisme de ses désirs, éveillés par la gentillesse de La Férina, subsistant encore malgré la peine qu’il éprouvait, ne le poussait pas à la gaudriole, témoignant ainsi de l’influence exercée par sa femme sur son cœur et son esprit. Très tard, lorsqu’il se coucha, il ne voulut pas voir le tendre regard de pitié que lui décochait Lina, pour l’inviter à partager sa couche, afin de tâcher d’oublier dans ses bras, avec les joies de la volupté, l’infidèle qui le délaissait. Antoine, plus âgé et de nature moins affectueuse, se tourmentait très superficiellement de la disparition de Thérèse et de Léa, affirmant que leur absence ne se prolongerait pas au delà d’une semaine, et qu’il valait mieux attendre de leurs nouvelles que se désespérer en pure perte.

L’accident devait se produire tôt ou tard ; il se classait dans les risques de l’entreprise. Aujourd’hui il sévissait par la légèreté de Thérèse et de Léa ; demain, rien n’assurait que Lina n’imiterait pas l’espièglerie de ses cou-