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daient, ne sachant quel parti prendre ; elle posa la bouche sur la sienne, et dit :

— Je voulais chasser tout le monde pour ton amour : laisse-les partir, et reste avec moi.

— C’est ma femme, c’est toute ma famille ; s’ils me manquent, je suis ruiné, perdu, je n’ai plus rien.

— Je te la remplacerai.

— Oh ! non, laisse-moi jouir de ton corps, et puis je les rejoindrai.

— Je ne le veux plus ; tu ne m’auras que si tu renonces à eux.

— Tu es cruelle et méchante ; on ne rompt pas ce qui est uni par le sang et par la chair, et par les intérêts comme par les espérances. Je souffrirais loin d’elle, loin de tous.

— Eh bien, va-t’en ! Je me suis trompée sur ton compte, il ne me plaît plus de te voir, adieu !

Malgré la fièvre de ses désirs, Jacques eût la force de quitter les bras de La Férina, et de retourner dans la pièce voisine. Il n’y trouva qu’Antoine, toujours assis sur les talons, causant avec Lina, debout devant lui.