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DE KANG-HI.

tenté de faire une comédie de mœurs, elle y eût réussi ? N’est-il pas vraisemblable qu’elle seroit restée aussi loin de Moliere, que le meilleur faiseur de portraits est au-dessous de Raphaël ? Il faut, pour qu’une piece soit bonne, que le plan soit fortement conçu, les caractères vrais, les incidents vraisemblables, l’intrigue intéressante, le but moral, le style coulant, le dialogue serré, la marche rapide, le dénoûment naturel et cependant imprévu. Toutes ces conditions sont de rigueur, et exigent une force d’attention, une combinaison d’idées, une vigueur de tête dont bien peu d’hommes sont doués. Le jugement, l’esprit, la finesse ne suffisent pas. Une femme célebre (madame Deshoulieres), qui a montré du talent pour la poésie, a su dépeindre avec autant de justesse que de concision l’am-