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LES VOYAGES

petites vaches d’argile se répandirent sur la terre. La multitude s’empressa de les ramasser, et chacun emporta dévotement l’image de cet animal précieux, dont le travail, le lait, et la chair sont si utiles à l’homme.

Ces diverses cérémonies employerent toute la journée : au coucher du soleil commença la fête des lanternes, qui se célebre tous les ans le quinzieme jour de la premiere lune ; et pour honorer un si heureux événement, elle fut plus magnifique qu’on ne l’avoit encore vue. Il y avoit des lanternes en soie, d’autres en gaze, quelques unes en lames de corne soudées ; les plus riches étoient de nacre de perle, et si artistement travaillées, qu’elles coûtoient jusqu’à quatre cents taels (mille écus ) ; mais ce qu’il y avoit de plus admirable, c’étoit l’illumination du grand lac dans le jardin