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DE KANG-HI.

années de la princesse. Le nom de la province d’où ils étoient venus se lisoit sur une plaque d’argent suspendue à leur cou par deux rangs de corail. Ils avoient chacun plus de cent ans ; leurs longues barbes blanches et leur air vénérable contrastoient avec les grâces enfantines du plus jeune de leurs descendants qui se tenoit auprès d’eux magnifiquement habillé et chargé des dons de l’empereur. Tous étoient cultivateurs, et ce fut en leur présence que ce prince ouvrit de ses augustes mains plusieurs sillons. Après cet hommage rendu au premier des arts, on vit s’avancer un char immense que cinquante paires de chevaux traînoient avec peine ; il portoit la vache colossale de terre cuite, que l’on promene annuellement en automne ; tout-à-coup elle éclata en mille pièces, et une prodigieuse quantité de