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MÉMOIRE

formes gracieuses et leur légèreté. On voyoit ensuite paroître deux éléphants joints ensemble par un fort harnois : ils portaient un pavillon où l’or et l’argent brilloient de toutes parts. Depuis l’empereur Cublay-kan, le fils du grand Gengis, on n’avoit rien vu de pareil dans toute l’Asie. Là, sur un sopha brodé de perles, le jeune lord étoit placé à côté de sa maîtresse. Devant elle, deux belles esclaves rafraîchissoient l’air en agitant de grands éventails de plumes de paon, tandis que des enfants couronnés de roses brûloient du bois de sandal dans des cassolettes de vermeil. Une longue file de riches palankins renfermoit les personnes invitées à la fête, et suivoit le noble lord. Après eux des esclaves Malais, au teint cuivré, menoient en laisse douze tigres de chasse de la race de ceux de Typoo-Saïb.