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MÉMOIRE

l’histoire des colonies. Mais les liens avec la métropole étoient loin d’être resserrés par de si grands accroissements. Les colonies ressemblent aux fruits qui tiennent d’autant moins à l’arbre qui les porte que leur volume augmente ; il peut même devenir tel, que, s’ils ne sont soutenus par un appui, ils font rompre la branche qui les a nourris.

Tel étoit l’état des choses au commencement du vingtième siecle, lorsque les fautes du gouvernement anglais amenerent des troubles qui ne finirent que par la séparation des deux pays. Un prince foible et voluptueux étoit assis sur le trône de la Grande-Bretagne : il épuisoit les finances de l’état pour subvenir à ses folles dépenses et au luxe scandaleux de ses maîtresses ; mais, n’osant demander une augmentation d’impôts, dont la