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LES VOYAGES

d’avoir été assez foible pour céder aux séductions de la coquetterie, mais je mourrois de honte si j’avois été assez vil pour chercher à corrompre une honnête femme.

J’aurois encore bien des choses à voir ici, mais il en coûte trop cher pour satisfaire sa curiosité ; je retournerois donc tout droit en Chine si les ordres de l’empereur ne m’appeloient en Angleterre ; on dit que les femmes y sont moins coquettes, et les hommes moins galants qu’en France ; mais je ne m’y lierai pas, Tai-na sera renfermée plus étroitement à Londres qu’à Pé-kin, puisqu’elle y courra plus de dangers ; je tâcherai d’adoucir par les plus tendres caresses cette étroite réclusion, et je me hâterai de la ramener dans notre heureuse patrie, dans ce pays où le mélange des sexes est inconnu, où les plaisirs frivoles qu’il