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DE KANG-HI




Ce billet excita à la fois ma suprise et mon indignation ; je ne connoissois pas ce Jolioff, mais je me rappelai bientôt que M. de Lovelle m’avoit vanté les grâces et les manieres agréables de ce Russe, qui, ajoutoit-il, ne pouvoit manquer d’avoir l’hiver prochain beaucoup de succès auprès des dames. Cet avis, qui me venoit évidemment de M.de Jansen, charmé d’une occasion de se venger, étoit si détaillé, que je n’étois que trop tenté d’ajouter foi à ce qu’il contenoit d’affligeant pour moi ; d’un autre côté, je n’avois aucune preuve ; le témoignage d’un ennemi est naturellement suspect ; il se pouvoit que ce fût une vile imposture inventée dans le dessein de m’inquiéter. Je m’arrêtai à cette idée, résolu de ne faire aucune démarche,