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DE KANG-HI

Tai-na avoit chanté le matin ; il prétend que ce talent est fort aisé à acquérir, et que dans peu de temps ma femme pourroit en savoir assez pour s’accompagner et pour jouer de petites pièces : elle a, pour me faire plaisir, consenti à prendre de ses leçons. J’emporterai certainement un de ces pianos sur le vaisseau qui nous ramenera en Chine, et je compte qu’il nous sera fort utile pour charmer l’ennui d’une longue traversée.

Les femmes Européennes apprennent très facilement la musique ; et l’étude de ce bel art entre pour beaucoup dans leur éducation ; elles y font souvent de grands progrès ; mais, par une inconcevable insouciance, elles l’abandonnent presque toutes dès qu’elles sont mariées, et leur talent est perdu pour elles-mêmes et pour leurs maris. Cependant cet agrément