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LES VOYAGES

sinet, qui heureusement a amorti le coup. J’en suis quitte pour une forte entorse qui me fait boiter, et l’expérience m’ayant rendu prudent, je suis décidé à rester dans ma chambre jusqu’à ce que j’aie la libre disposition de tous mes membres. Vous le dirai-je, mon ami, depuis que j’ai pris cette résolution je pense bien plus souvent à vous, en songeant combien vous me seriez utile pour charmer l’ennui de cette retraite forcée ; mais je ne rougis pas de ce souvenir intéressé, parceque je suis sûr de mon dévouement pour vous. Des attachements semblables à l’amitié qui nous lie sont, je crois, bien rares chez un peuple aussi frivole que les Français ; mais il faut convenir que, sous les simples rapports de société, leurs mœurs ont de grands avantages sur les nôtres. Leurs manieres en même temps aisées et