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DE KANG-HI

et de prévoir de loin les conséquences : aussi les femmes ne peuvent-elles jamais y parvenir. Pour moi, je pense que ce jeu est un amusement raisonnable, mille fois préférable aux conversations ordinaires, dont la médisance veut inutilement aiguiser l’insipidité ; qu’il peut, en captivant l’attention, distraire des peines de l’ame, et même jusqu’à un certain point des souffrances physiques ; et c’est ainsi qu’il est utile dans l’oisiveté forcée d’une grande traversée, d’une détention incertaine, ou d’une longue infirmité ; enfin, si l’on peut lui reprocher de flatter la plus ridicule des passions, au moins ne sert-il pas la plus basse de toutes, la cupidité !

Lorsque notre partie est finie, on sert le thé, que M. de Lovelle aime beaucoup. J’ai exigé de Tai-na qu’elle en prit avec nous, pensant qu’un peu