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LES VOYAGES

peau d’esclaves toujours prêts à baiser la main du maître qui les frappe ; je ne saurois donner un autre nom aux Chinois, malgré ce fameux tribunal de l’histoire qui, dit-on, tient avec une imperturbable impartialité, registre de toutes les actions des empereurs : il faut peu de courage pour consigner la vérité dans ses écrits, lorsqu’on est sûr qu’ils ne seront publiés qu’après la mort du prince, et même après l’extinction de sa race. Cette institution si foible est cependant le seul frein qu’ils aient imaginé pour tempérer l’excès du despotisme. Dans leur longue histoire, on ne trouve aucun effort généreux vers la liberté ; ils ne se doutent pas même de ces belles théories de gouvernement que l’on a inventées dans l’occident, de ces corps délibérants, de ces