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DE KANG-HI

tion est si foible relativement à celle de la Chine, ont conquis deux fois ce vaste empire. — Je pourrois vous répondre, dit Scrutant, que les héros Grecs ont passé dix ans devant Troie, et que Henri IV, dont le témoignage n’est pas suspect, avoit coutume de dire que Dieu est pour les gros bataillons ; enfin je pourrois vous parler de la conquête de la Corée, de Formose, et de l’Archipel de Lieou-Kieou, faite par des armées chinoises ; mais j’aime mieux convenir qu’ils n’ont point cette bravoure militaire qui distingue plusieurs nations européennes. Après cet aveu, qu’il me soit permis d’examiner les effets de cette qualité brillante, tant sur la prospérité d’un peuple que sur ses relations de voisinage. Cette crainte de la douleur et de la mort qui vous semble si honteuse, prévient d’abord toutes les