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DE KANG-HI

voyageurs seuls peuvent apprécier son inestimable avantage. La langue écrite, ou comme Fourmont l’appelle, la langue oculaire des Chinois, rempliroit ce but. Au reste, cette immensité de caractères, qui paroît effrayante, n’est pas un labyrinthe sans fil. Deux cent quatorze clefs ou signes principaux servent à composer tous les autres. Lorsqu’on les connoît bien, il est facile de voir dans les dictionnaires à quelle classe appartient le caractère que l’on cherche. Aussi il n’y a rien de si commun en Chine que des personnes qui lisent couramment huit ou dix mille caracteres, et ce nombre suffit pour la lecture de presque tous les livres. Les autres signes sont plutôt un objet de curiosité et d’érudition, et montent environ à soixante mille, contenus dans le grand dictionnaire, rédigé par ordre de l’em-