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DE KANG-HI

Cependant, si vous ne prononcez pas exactement comme les gens du pays, vous n’êtes pas compris, et souvent même vous dites le contraire de ce que vous croyez dire. Il n’y a pas un homme dans toute la Grande-Bretagne qui, en entendant un Français lire le mot pléasure à sa manière, c’est-à-dire en prononçant toutes les lettres, ce qui lui donne quatre syllabes, devine que c’est celui qu’il dit d’une façon si brève pléjr. Mais de son côté un Anglais qui liroit le mot français face à l’anglaise, feroit rire tout le monde. Cependant ces usages différents peuvent s’apprendre ; il ne faut que de la mémoire et de l’attention ; mais elles ne peuvent donner la prononciation de certains mots auxquels les organes se refusent. Chaque nation a dans ce Genre des difficultés insurmontables pour les étrangers. L’Anglais a ses