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LES VOYAGES

reconnoître jusqu’à quinze voyelles et trente-cinq consonnes. Aussi leur langue est-elle extrêmement propre à la poésie. Ce bel art est assujetti chez eux à des préceptes qui en rendent la pratique très difficile ; mais la sévérité des regles prouve également en faveur de la beauté du langage et du génie du peuple ; car on ne donne point de préceptes dont l’exécution est impossible. On connoît d’ailleurs en français des poèmes, des odes, des chansons de leur composition, qui ont encore conservé de la grâce en passant dans un idiome si différent. Mais il est absolument impossible de faire jouir un Européen qui ne sait pas le chinois, de l’avantage particulier à cette langue ; il est même assez difficile de le lui faire comprendre ; tandis que l’harmonie des caracteres-mots. leur composition qui rappelle à la fois