Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome II.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
LES VOYAGES

Il y avoit à peine un quart-d’heure que j’étois revenu, lorsque le meilleur chirurgien de Paris entra chez moi, conduit par M. de Lovelle, frere de madame de Fensac, qui me l’envoyoit. Il examina mon bras, reconnut que les deux os étoient cassés près du poignet, en ajoutant que, comme il n’y avoit ni esquilles ni plaie, il espéroit que je pourrois être guéri dans six semaines ou deux mois ; il voulut savoir ensuite comment la chose s’étoit passée ; lorsqu’il en fut instruit : « Cet accident, me dit-il, fait autant d’honneur à votre courage qu’à votre humanité ; si vous aviez eu moins d’énergie, et que vous eussiez cédé à la douleur, vous ne vous seriez point cassé le bras ; votre volonté a été plus forte que vos os ». Ces Français veulent mettre dans tout de l’esprit et de la politesse. Lorsque l’opé-