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DE KANG-HI

se réunissent aux rieurs, et l’auteur est jugé. Il a beau se plaindre de l’esprit de parti, de l’envie qui se plaît à étouffer le talent naissant, à détruire les réputations établies, de la malignité du critique qui a isolé des passages, négligé de faire connoître des beautés ; ces lieux communs, triste ressource des auteurs maltraités, n’ont aucun succès. Il ne lui resteroit, pour rétablir son crédit, que d’user de ce moyen qu’employa autrefois Ouen-tsée, un de nos plus célebres écrivains. Des envieux avoient critiqué avec ses ouvrages et déchiré sa personne ; une cabale puissante s’étoit acharnée contre lui, et étoit parvenue à égarer l’opinion publique. Il ne répondit rien, disparut quelque temps ; mais, réunissant dans sa retraite tout ce que la nature lui avoit donné de chaleur d’imagi-