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LES VOYAGES

citer des haines et des fureurs contre ceux qui les montrent au grand jour. La critique nécessaire des ouvrages médiocres leur attirera toujours un assez bon nombre d’ennemis ; et il faut convenir que leurs auteurs ont réellement sujet d’étre irrités. En effet, sans les journaux, ils pourroient jouir tranquillement de ces réputations viagères qui se font dans les coteries, et que le public aime mieux tolérer qu’approfondir. On voit tous les jours un homme, avec quelque esprit et beaucoup de suffisance, publier un livre : ses amis le prônent, et ne sont point contredits, car personne ne le lit. Mais bientôt paroît le journal. Il analyse l’ouvrage, et, ce qu’il y a de pis, en cite des passages entiers sans verve, sans chaleur, pleins d’incorrections et de réminiscences. Le public rit, les amis se retirent ou