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LES VOYAGES

public, qu’ils publiassent journellement des réflexions judicieuses et impartiales sur quelque point intéressant de littérature et de morale ; mais il faut convenir que cette obligation d’avoir de l’esprit tous les jours, en dépit des maux et des chagrins qui assiegent l’humanité, est au-dessus des forces d’un seul homme, et demanderoit celles de plusieurs collaborateurs aussi éclairés que laborieux.

La profession des journalistes est bien moins considérée en France qu’en Angleterre, où l’on a vu des personnes d’un rang distingué, et même des ministres d’état composer des feuilles périodiques. Il est vrai que ces excellents moralistes, dont on admire encore les écrits, attaquoient les vices, blâmoient les excès de tous genres, se moquoient des ridicules, mais non des individus. Ainsi ils ne compro-