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LES VOYAGES

mon courage m’abandonne. Mon ami, lui répondoit la tendre Ida-né, le malheur, comme tous les fardeaux, est bien plus léger lorsqu’on est deux pour le supporter ; je ne refuse pas de soutenir ma moitié, et je voudrois pouvoir te décharger de la totalité. Je gémis de voir tant de belles qualités méconnues, tant de talents inutiles ; je regrette même ces richesses dont tu faisois un si noble usage, et dont nous jouissions paisiblement ensemble ; mais tu me restes, comment serois-je infortunée ?

En vain elle ajoutait à ces consolants discours des caresses bien plus puissantes ; rien ne pouvoit adoucir le noir chagrin qui s’étoit emparé du cœur de Mia-hi. Enfin il tombe malade ; une fievre lente mine ses forces, mais elle ne le consume que trop lentement à son gré. Tout-à-coup il forme