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Les contours des corps opaques sont d’autant moins sensibles, que ces corps sont plus éloignés de l’œil qui les voit.

Les parties des corps opaques sont plus ombrées ou plus éclairées, selon qu’elles sont plus près, ou du corps obscur qui leur fait de l’ombre, ou du corps lumineux qui les éclaire.

La superficie de tout corps opaque participe à la couleur de son objet, mais plus ou moins, selon que l’objet en est plus proche ou plus éloigné, ou qu’il fait son impression avec plus ou moins de force.

Les choses qui se voient entre la lumière et l’ombre, paroissent d’un plus grand relief que celles qui sont de tous côtés dans l’ombre ou dans la lumière.

Lorsque dans un grand éloignement vous peindrez les choses distinctes et bien terminées, ces choses, au lieu de paroître éloignées, paroîtront être proches : c’est pourquoi dans vos tableaux peignez les choses avec une telle discrétion, qu’on puisse connoître leur éloignement ; et si l’objet que vous imitez paroît confus et peu arrêté dans ses contours, représentez-le de la même manière, et ne le faites point trop fini.

Les objets éloignés paroissent, pour deux