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aux Coréens de commercer que deux fois par année avec les Chinois, à la cinquième et à la onzième lune, c’est-à-dire vers la fin de juin et de décembre ; et encore ce commerce ne pouvait-il durer chaque semestre plus de dix jours. À l’époque fixée par les règlements, les marchands coréens, réunis en caravane, gagnaient le nord de leur presqu’île et se rendaient au petit village de Foung-pien-men, sur la frontière du Liao-toung, où les mandarins inscrivaient ponctuellement leurs noms, afin de s’assurer qu’une fois la foire terminée chaque individu retournerait bien exactement dans son pays. Dès que les dix jours étaient expirés, les gardes des frontières fermaient avec soin les issues, et toute tentative d’établir des rapports avec la Chine était sévèrement interdite[1]. La foire japonaise ne durait aussi que peu de jours, et une seule fois par année. À part cela, la Corée demeurait sans cesse renfermée dans un isolement absolu de tout le reste du monde.

Baignée au nord et à l’est par la mer du Japon, au sud et à l’ouest par la mer Jaune, la Corée forme une grande presqu’île tra-

  1. Voyez l’abbé Callery, dans la Revue de l’Orient, t. V, p. 278.