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LIVRE PREMIER.

peut-être, il a été fait en pareil cas emploi d’une double voûte.

Antonio da San-Gallo (1455-1534) dit le Vieux, par opposition à son neveu qui portait le même nom, a pour titre de gloire la Madonna di San Biagio, à Montepulciano, monument en croix grecque, exécuté d’un seul jet et qui passe à bon droit pour un des édifices à coupole les plus intéressants de l’Italie. Il bâtit également dans la même ville plusieurs palais, puis travailla à Rome, où on lui attribue en partie la transformation du mausolée d’Hadrien qui, dès le règne d’Alexandre VI, avait commencé à prendre la physionomie d’une forteresse.

Les deux San-Gallo peuvent, en un certain sens, être considérés comme les précurseurs de Bramante : ce sont eux qui ont placé l’architecture dans la voie de l’imitation absolue et parfois irraisonnée de l’antique. Non content d’avoir visité toutes les villes d’Italie qui avaient conservé des restes de la domination romaine, Giuliano franchit les Alpes et vint dans la Narbonaise dessiner les monuments d’Arles, d’Avignon, d’Orange, etc., ainsi qu’en témoignent, à Rome, ses albums conservés à la bibliothèque Barberini.

On a fait jusqu’ici une part beaucoup trop large à Baccio Pintelli (1450-15..). Cet architecte florentin, qui débuta par être marqueteur, a certainement longtemps séjourné à Rome, où son talent semble avoir été très apprécié à la fin du xve siècle et au commencement du xvie ; mais on ne saurait lui attribuer, à l’exemple de Vasari, l’église Saint-Augustin, qui est une œuvre bien authentique de Giacomo da Pietra Santa († 1491).