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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

ami de Burgkmair, entra aussi dans le mouvement, auquel il imprima, grâce à son génie, la plus heureuse direction. Tout le monde connaît les quatre vingt-douze gravures du Char de Maximilien, datées de 1518. C’est un souvenir des fêtes offertes à l’empereur, trois ans auparavant, par la ville de Nuremberg. Dürer ne se chargea pas seulement d’organiser le cortège, il éleva encore en peu de jours un arc de triomphe qui, momentanément, fit revivre aux yeux des visiteurs les plus beaux restes de l’antiquité.

Quoi qu’il en soit de tout ce qui précède, on ne trouve guère de constructions élevées dans le nouveau style, avant l’année 1525. Alors seulement, noblesse, clergé, bourgeoisie, convertis à la Renaissance, rivalisent de zèle. Une ère brillante commence, mais pour être bientôt arrêtée par les luttes de Charles-Quint contre les Réformés et la guerre des Paysans. Durant plusieurs années, l’état de trouble du pays ne permit pas de songer à autre chose qu’à défendre sa vie. Et il en fut ainsi jusqu’en 1555, époque à laquelle les partis en présence signèrent la paix d’Augsbourg. Presque tous les monuments que l’on peut étudier appartiennent donc à la seconde moitié du xvie siècle ou aux premières années du xviie, car la nouvelle période d’activité ne fut entravée que par la guerre de Trente ans (1618-1648).

Comme on doit s’y attendre, le pays étant en majeure partie devenu protestant, l’architecture civile prit un bien plus grand développement que l’architecture religieuse. En outre, l’empressement que la plupart des maîtres maçons mirent à suivre le mouvement ne