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LIVRE II.

du mouvement, et sa main se reconnaît directement dans la belle façade de Belloy.

Le séjour de Philibert de l’Orme à Villers-Cotterets, au début du règne de Charles IX, est sans doute cause que l’on attribue à ce maître le chœur de l’église Notre-Dame, à la Ferté-Milon (Aisne). Du reste, la construction est digne d’une telle origine et la pureté des lignes ne saurait être poussée plus loin. À notre avis, la façade de l’église d’Othis (Seine-et-Marne), qui est à peu près du même temps, mérite aussi de grands éloges. L’architecte, secondé par un habile ornemaniste, est parvenu, chose rare, à faire une œuvre dont l’extrême richesse n’entraîne aucune lourdeur.

Il semblerait que, sous l’influence des deux cardinaux d’Amboise, la Renaissance, dans la vallée de la basse Seine, eût dû prendre de bonne heure possession de l’architecture religieuse. Cependant le contraire est facile à constater. Sauf la tour Saint-Éloi et quelques parties à Saint-Martin-sur-Renelle, la ville de Rouen n’a rien à nous montrer. Au dehors, dans la direction du Havre, à peu près même pénurie, car tout se borne, si l’on excepte les remaniements insignifiants de Caudebec, à une tentative de reconstruction à Jumièges (église paroissiale). Le mouvement est plus étendu sur la côte, grâce aux relations par mer avec la ville de Caen. À Valmont, Notre-Dame-de-la-Toussaint, le Bourg-Dun, Offranville, Longueville, Auffay, le nouveau style triomphe sans partage. Mais c’est surtout à Saint-Jacques de Dieppe qu’il faut aller admirer trois chapelles élevées aux frais du célèbre armateur Jean Ango, dans la manière d’Hector Sohier. Ainsi, par