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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

paroissiales qui, dans certaines contrées, reçurent alors en grand nombre de notables embellissements.

Ajoutons que la Renaissance est loin d’avoir des droits à faire valoir sur tout ce qui fut construit pour le culte catholique dans le temps où elle eut sa part plus ou moins prédominante dans nos temples. Ce temps commence aux trois ou quatre dernières années de Louis XII, et, pendant tout le règne de François Ier, pendant la plus grande partie du règne de Henri II, on vit des architectes étaler sans vergogne dans le voisinage, souvent à quelques pas des édifices les plus gracieux de la Renaissance, les formes heurtées et anguleuses du style gothique. Il n’y a rien ou presque rien du nouveau style dans Saint-Merry de Paris, église élevée de 1520 à 1612 ; rien ou presque rien dans les croisillons si riches et si imposants des cathédrales de Beauvais et de Senlis, dont la construction, entreprise sous Louis XII, se prolongea jusque vers le milieu du règne de Henri II ; rien dans le magnifique portail septentrional de la cathédrale d’Évreux, terminé vers 1525 ; rien dans le chœur de Saint-Vincent de Rouen, exécuté de 1511 à 1530 ; rien dans la célèbre église de Brou (Ain), ni dans ses non moins célèbres mausolées.

À proprement parler, l’église française de la Renaissance ne se distingue et ne saurait se distinguer par aucune disposition spéciale. Plan, coupe et élévation sont empruntés aux édifices analogues du xiiie siècle. Les architectes ont les yeux fixés sur le type le plus remarquable de la région où ils bâtissent, ainsi que cela se voit à propos de Saint-Eustache. Pierre Lemercier, qui a commencé les travaux en 1532, Nicolas, son fils,