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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

encore toute remplie d’objets d’art, et la grotte qui précède, l’une et l’autre conçues dans le goût italien, occupent en grande partie le corps de logis principal, au fond de la cour, tandis que, à droite, règnent deux étages de galeries, assez maladroitement précédées d’une rampe en pente douce.

Au xvie siècle, les évêques résidaient peu dans leurs diocèses ; ils n’avaient donc pas autant de motifs que les seigneurs laïques pour tout reconstruire ou tout transformer. Cependant, on trouve plusieurs palais épiscopaux qui ont alors reçu de notables embellissements. L’un d’eux même, celui de Sens, jouit à bon droit d’une grande réputation. On admire, dans l’aile terminée en 1521, l’habile mélange de la brique et de la pierre, la délicatesse des ornements tant sur les pilastres que sur les chambranles des fenêtres, l’élégance des frises où, par un emprunt fait aux armes de l’évêque, Étienne Poncher, des coquilles enrubannées alternent avec des balustres aussi riches que variés. Quant au corps de logis commencé en 1535, par ordre du cardinal Louis de Bourbon, sous la direction de Nicolas Godinet, et composé d’un étage sur galerie à arcades cintrées, il se fait remarquer par son ordonnance symétrique et sa régularité. En outre, pas de meneaux aux fenêtres ni de lucarnes sur les toits, ce qui est une infraction aux habitudes françaises.

En passant, il a déjà été question des hôtels de ville bâtis par Charles Viart, à Orléans et à Beaugency. Quel que soit le mérite du premier, curieux spécimen du style de transition en honneur sous Louis XII, il cède la place au second dont la façade, qui montre tout