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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

son, excitait l’admiration générale[1], nul ne pouvait lui être préféré. Ceux-là mêmes qui d’abord avaient raillé le magistrat se faisant architecte étaient obligés de s’incliner. Pierre Lescot, en dépit de son titre de conseiller au parlement de Paris, fut donc choisi par François Ier, et la France, quelques années après, comptait un chef-d’œuvre de plus.

Le ralentissement apporté aux travaux du Louvre, à partir des premières années de Charles IX, s’explique par la construction des Tuileries qui, de 1564 à 1572, fut menée avec une grande activité. Puis un projet gigantesque s’était déjà fait jour dès ce moment-là : Catherine de Médicis songeait à unir, au moyen d’une longue galerie, son château à celui du roi. Rien de destiné à la défense, du reste, mais un simple passage couvert, largement éclairé sur ses flancs, que surmonterait une terrasse d’où la vue aurait toute facilité de s’étendre au loin. Ce programme reçut un commencement de réalisation. Sous la direction de Pierre II Chambiges, fils de l’architecte dont il a été question à propos de Fontainebleau et de Saint-Germain, de 1564 à 1571, d’une part fut portée à son entier achèvement la partie connue sous le nom de Petite Galerie, entre le Louvre et la Seine, de l’autre s’éleva l’étage inférieur du pavillon de Lesdiguières, jadis appelé lanterne des Galeries. Mais de l’une à l’autre de ces deux constructions, quoi qu’on ait dit, exista jusqu’à Henri IV une solution de continuité. Et comme en 1596, lorsque

  1. Connu depuis le xviie siècle sous le nom d’hôtel Carnavalet.