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LA VIE DE JÉSUS

Que les calotins nous disent encore que leur religion prêche l’amour de la famille ! Nous répondrons en leur mettant sous le nez les propres textes de leur Évangile.

Les contemporains de Jésus lui reprochaient de ne frayer qu’avec les gredins de la pire espèce :

Saint Luc, chapitre XV : — « 1. Les publicains et les gens de mauvaise vie se tenaient auprès de Jésus pour l’écouter.

« 2. Les pharisiens et les scribes en murmuraient et disaient : Cet homme reçoit les gens de mauvaise vie et mange avec eux.

« 3. Alors Jésus leur proposa cette parabole :

« 4. Qui est l’homme d’entre vous qui, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, pour s’en aller après celle qui s’est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ?

« 5. Et lorsqu’il l’a trouvée, il la met sur ses épaules avec joie.

« 6. Et, étant retourné dans sa maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, vu que j’ai enfin retrouvé ma brebis qui était perdue. »

Au point de vue anecdotique, cette parabole, devant laquelle les dévots se pâment d’admiration, est passablement grotesque. Les pharisiens et les scribes, dont le niveau intellectuel était bien au-dessus du zéro d’esprit des fidèles, durent en rire à se tenir les côtes. J’imagine même qu’un loustic hébreu dut répondre à Jésus :

— Votre berger est bien amusant. Pendant qu’il cherche sa brebis perdue et qu’il laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, est-ce que les loups ne viennent pas croquer le troupeau ?

Mais Jésus se moquait bien des objections qu’on pouvait lui adresser. Sa pensée très claire était qu’il préférait un chenapan à quatre-vingt-dix-neuf honnêtes hommes.

Autre histoire que l’on trouve encore dans le même chapitre de l’évangile de saint Luc :

Il y avait une fois un homme qui avait deux fils.

Un beau jour, le plus jeune vint trouver son père et lui dit :

— Papa, tu as le sac, et quand tu mourras, tu me laisseras un joli magot. Or, j’ai besoin d’argent, car j’ai une envie folle d’aller faire la noce, et cela coûte très cher. Il ne serait pas respectueux de ma part de t’engager à mourir tout de suite. Aussi, j’aime mieux te prier de me donner dès aujourd’hui ce qui me reviendra plus tard. Je n’aime pas attendre.

Le papa fit aussitôt ses comptes.

— Je possède tant. Il reviendra tant à ton frère, et tant à toi. Voici ta part. Je te souhaite de la faire durer le plus longtemps possible.

Un vrai bonhomme que ce père-là !

Le cadet fila avec son magot et alla le manger avec des cocottes dans un pays très éloigné. Si bien que, lorsqu’il se vit sans